SC Hazebrouck 1907 – Sporting Club Hazebrouckois

Marc Bollengier, fraichement promu pour arbitrer en national la saison prochaine, nous avons voulu partir à sa rencontre pour le découvrir et découvrir un peu plus le quotidien d’un arbitre de haut niveau. Et nous pouvons en profiter pour lui souhaiter nos doubles félicitations, pour sa promotion mais aussi parce qu’il vient de devenir papa d’un petit garçon avec Capucine !

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Marc est l’un des arbitres licenciés au SCH.

Bonjour Marc, peux-tu te présenter rapidement ?
Bonjour ! Marc BOLLENGIER, 28 ans, marié et papa d’un petit garçon depuis ce lundi 1er juin.
Joueur jusqu’à mes 14 ans au sein du club de Noordpeene, j’ai ensuite joué au Sporting jusqu’à l’âge de 18 ans.
Dans le même temps à l’âge de 15 ans, j’ai débuté l’arbitrage comme « Jeune Arbitre de District », puis au fur et à mesure des saisons j’ai réussi à gravir les différents échelons pour devenir « Jeune Arbitre Fédéral »  (arbitrage des U19 Nationaux), puis depuis 5 ans, « Arbitre Fédéral 4 » (arbitrage de National 2 et 4ème arbitre en Ligue 2).
Et enfin j’ai appris depuis peu, mon évolution en tant qu’Arbitre Fédéral 3, à partir de la saison prochaine, me permettant de découvrir le championnat du « National », ainsi que la Ligue 1 comme 4ème arbitre.
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C’est très jeune, à l’âge de 14 ans, que Marc a débuté à l’arbitrage.

Peux-tu nous raconter comment tu es arrivé dans le monde du football et comment t’es venu la vocation de devenir arbitre ?
Je suis arrivé dans le monde du football comme un enfant qui habite à 50 mètres du stade de football de l’AS Noordpeene, naturellement je passais chacun de mes week-ends sur le terrain à « taper » dans un ballon.
Et depuis mes 4 ans, je n’ai jamais quitté ce rectangle vert… Certes avec une évolution dans la fonction mais toujours avec la même passion !
C’est ainsi que j’ai débuté l’arbitrage. À 14 ans, par envie d’aider mon club et certainement de me dépenser un peu, j’allais arbitrer les matchs d’U9/U10 les samedis matin. Et l’un des dirigeants du club m’a alors proposé de devenir arbitre officiel. Pris au jeu, j’ai suivi assidûment les cours théoriques pour apprendre les lois du jeu, puis est venu le moment de donner les premiers coups de sifflet lors de matchs officiels. Et ce fut un véritable déclic, un plaisir fou est né de prendre des décisions, affirmer ces décisions même si celles-ci sont impopulaires.
Et depuis ce jour, je me rends chaque week-end dans les différents stades de France en me répétant sans cesse que la performance ne viendra que si je prends du plaisir à exercer ma passion.
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Marc vient régulièrement arbitrer le tournoi U13 du club à l’Ascension

Depuis combien de temps es-tu au SCH et quelle image as-tu du club ? 
Je suis au SCH depuis l’âge de 14 ans. L’image que j’ai du SCH, c’est celle d’un club familial, avec des valeurs fortes.
Ces valeurs de partage, de solidarité, mais aussi de professionnalisme et de passion sont essentielles à mon sens pour qu’une association vive durablement tout en performant.
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Stage de préparation à Clairefontaine pour les arbitres chaque saison.

En quoi consiste le fait d’être un arbitre fédéral et combien de temps cela te prend par semaine ?
L’arbitrage fédéral demande de grandes exigences. Il est vrai que l’investissement de l’arbitre de manière générale est souvent méconnu du grand public.
Il faut savoir tout d’abord que l’arbitre est un véritable sportif, au niveau fédéral, il est attendu a minima 4 à 5 entraînements par semaine.
À cela s’ajoute également l’aspect logistique de la rencontre. Au niveau fédéral vous pouvez être amené à arbitrer aux quartes coins de la France. Il faut donc réserver vos billets de train/avion, votre hôtel et échanger avec le club local concernant votre déplacement de l’hôtel au stade le jour de la rencontre.
Enfin, la dernière brique d’une préparation aboutie est l’analyse des acteurs et du contexte. Dans ce cadre, l’arbitre analyse les différentes vidéos des matchs sur les matchs précédents, à cela s’ajoute l’analyse de la prestation de l’arbitre lui-même sur son dernier match.
Pour vous donner un exemple concret d’une semaine type :

  • -> Lundi matin : séance athlétique de régénération et renforcement 😊 étirement + renforcement musculaire)
  • -> Lundi début d’après-midi : analyse du match arbitré le week-end dernier.
  • -> Lundi fin de journée : séance de motricité/vivacité/proprioception
  • -> Mardi matin : préparation logistique de la rencontre TGV, hôtel, prise de contact avec le club …)
  • -> Mardi après-midi : Séance « lourde » de fractionné/seuil lactique par exemple
  • -> Mercredi matin : analyse tactique et technique des joueurs que l’on arbitrera dans le week-end à venir
  • -> Mercredi après-midi : Séance de régénération / renforcement
  • -> Jeudi matin : Séance de vivacité/vitesse
  • -> Jeudi après-midi : déplacement dans la ville du match
  • -> Vendredi soir: Match
  • -> Samedi : retour au domicile
  • -> Dimanche : repos

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Un arbitre fédéral est un athlète de haut niveau, au même titre que les joueurs !

Quel est ton meilleur souvenir et ton pire souvenir en tant qu’arbitre ?
Comme meilleur souvenir sur le plan sportif, je dirais la remise de mon tout premier écusson de « Jeune Arbitre de District ». Cela peut sembler loin, mais à 14 ans quand vous recevez votre tout premier écusson, vous prenez pleinement conscience que l’arbitrage est une véritable école de la vie. Votre rôle est de prendre des décisions justes, parfois clivantes, impopulaires, mais qui pour vous sont celles de la justice sportive.
Pour ce qui est de mon pire souvenir, je dirais l’un de mes premiers matchs arbitrés… Cela peut sembler paradoxal avec mon meilleur souvenir, mais en réalité quand vous avez 14 ans, et que votre mère ne peut rester dans un stade car ne supportant pas les insultes, les réprimandes à destination de son fils de 14 ans … C’est à ce moment précis que l’on prend conscience que les critiques ne sont pas toujours objectives et que les pseudos supporters peuvent détruire non pas un « jeune arbitre », mais un « jeune tout simplement ».
Et cela bien entendu, je le mettrais en lien avec l’agression que j’ai subie après un match lorsque j’avais 16 ans et qui a bien failli me faire arrêter l’arbitrage.
Et paradoxe de la situation, c’est ma maman à ce moment précis qui m’a soutenu pour que je poursuive, voyant que l’arbitrage était plus qu’une simple passion.
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L’an prochain, Marc évoluera en National et en tant que 4ème arbitre en Ligue 1 !

Comment vois-tu la suite ? Quelles sont tes ambitions ?
La suite est simple, je vais tout d’abord profiter de la naissance de notre petit bébé. Il y a des moments uniques de la vie qui font que l’arbitrage devient secondaire.
Mais sur le plan sportif, la saison reprendra très rapidement, avec une préparation physique estivale qui reprendra le lundi 15 juin, nous amenant au week-end du 17 au 19 juillet avec un stage à Clairefontaine.
Débuteront ensuite les matchs de préparation fin juillet, pour un début de saison fin août.
Mon objectif sera tout d’abord de découvrir cette nouvelle catégorie et une nouvelle fois de prendre un maximum de plaisir lors de chacune de mes prises de décisions … Et si plaisir il y a, la performance suivra !
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Julien, frère de Marc, a gardé les buts hazebrouckois durant de nombreuses années.

Pour finir, as tu une anecdote à nous raconter ?
Oh oui ! Pour conclure, une petite anecdote faisant le lien entre l’arbitrage et le SCH en CFA2.
Cela se déroule le samedi 17 avril 2010 : SCH / AMIENS AC. Comme chaque samedi soir, je viens regarder l’équipe première du SCH car mon frère Julien garde les buts de cette belle équipe de copains. Et c’est alors que l’arbitre assistant se blesse à l’échauffement… Le club propose alors aux dirigeants d’Amiens AC qu’un arbitre du club prenne le drapeau de touche…. Ce que refusent les dirigeants adverses.
Arbitre au club de l’AS Noordpeene à cette époque, on me propose alors de prendre le drapeau de touche, tout en oubliant naïvement d’indiquer aux dirigeants adverses que je suis le frère du gardien … À 14 ans, il est vrai que je ne maîtrisais absolument pas ce qui était en train de se produire, mais avec du recul cette situation est assez amusante.
Mais le plus drôle dans cette situation, est l’annonce de notre speaker officiel du SCH (Thierry) qui annonce au micro les noms des arbitres et en précisant fièrement que je suis le frère de Julien gardien de l’équipe … Et c’est en voyant l’ensemble des remplaçants et du staff local qui étaient écroulés de rire, que je compris alors la situation.
Bien entendu, le match se déroula à merveille, avec en prime un brin de chambrage local mais amusant par le « kop des Quintal » m’indiquant de lever le drapeau pour ne pas que mon frère prenne un but… 🙂 (score final 2 – 2)

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Merci beaucoup Marc et encore félicitations à toi, ainsi qu’à Capucine !