SC Hazebrouck 1907 – Sporting Club Hazebrouckois

Ce n’est pas le genre d’homme à faire beaucoup de bruit. Pourtant, il est bien là, toujours fidèle au SC Hazebrouck. A 80 ans, Noël Dehongher ne se sent pas las d’être aux côtés de son « club de coeur». Rien ne le prédestinait à faire partie d’un club de foot. Sa mère (Belge) ne voulait pas l’inscrire de peur qu’il se casse une jambe. D’autres raisons ont fait que l’Hazebrouckois n’a pas eu l’occasion de porter un maillot. Né à l’Abeele (France), il est scolarisé jusqu’à ses 6 ans en Belgique car à Boeschèpe, son lieu de naissance, « c’était loin à l’époque » nous raconte-t-il. A 15 ans, à la demande de son père (Français) qui voulait qu’il apprenne le métier de boucher ou boulanger, Noël entre en apprentissage de la boucherie chez Blavoet à Steenvoorde, puis à Armentières. Ensuite, il doit effectuer son service militaire : 30 mois en Allemagne. A son retour, il fait la connaissance de Chantal lors d’une ducasse à Boeschèpe en 1957, qu’il épouse un an plus tard. D’ailleurs, leur repas de mariage se fera dans le grenier des parents de son épouse à Boeschèpe ! On peut dire que sa rencontre avec Chantal aura changé sa vie. Ou du moins, l’aura orientée.

NoelNoël a une grande attirance pour la Coupe de France. Il aimerait bien que son club de coeur renoue
avec de grands moments, de grandes épopées comme jadis…

Huitième d’une fratrie de onze enfants, Chantal a sept frères, et quatre d’entre eux jouent au foot à Boeschèpe. Noël se rapproche (enfin) de ce sport qu’il aime tant. A tel point qu’il devient le président du club de Boeschèpe de 1963 à 1969. « C’est ma passion ! J’ai toujours aimé le foot, et j’ai eu le virus avec mes beaux-frères. » Ensuite, Chantal et et Noël déménagent pour habiter à Hazebrouck, ayant repris une affaire de boucherie (Noël avait choisi le métier de boucher). « J’en avais un petit peu marre de faire la route Hazebrouck-Boeschèpe, je suis donc allé au Sporting, rapporte Noël. On a été champion,et moi j’étais délégué de l’équipe première, une fonction que j’occupe encore aujourd’hui. » Le club accède à la Division Honneur, avant de vivre plus tard « trois bonnes saisons enD2». En1976, le Sporting descend en Division 3. Puis un niveau en dessous…

Est-ce que Noël Dehongher compte-t-il s’arrêter ? Ce n’est pas pour tout de suite. «Je dis toujours d’arrêter mais je n’arrive pas !», rit-il. Chantal, son épouse, confirme : «il ne sait pas !».

En 1983, le couple hazebrouckois reprend un restaurant au mont des Cats et là, Noël décide de mettre de côté son « club de coeur ». « J’ai abandonné un peu le Sporting car on travaillait tous les weekends, ce n’était plus possible pour moi d’y être. Mais je continuais à les suivre ! » Une fois retraité (1991), son fils Patrick (qui fut entraîneur de l’équipe première et est aujourd’hui directeur sportif, ndlr), lui demande de revenir au foot. Et donc, au SCH. « C’est Pascal Decoopman et Jacques Claeys qui m’ont fait revenir au Sporting, sous la présidence de Michel Bouve, qui m’a nommé vice-président. Et je le suis encore », dévoile Noël. Homme polyvalent Noël Dehongher s’est occupé de beaucoup de choses au sein du SCH ; de la buvette, des déplacements, de la friterie… il se rendait aux différentes assemblées générales du district ou tirages de la Coupe de France, etc. Cette année, même à 80 ans, il ressent le besoin de s’investir». « Je suis encore en bonne santé, mes opérations du genou m’ont aidé. Avant, j’appréhendais de marcher. Plus maintenant », assure-t-il. Aujourd’hui, Noël s’occupe de la publicité, des maillots et de la feuille de match de l’équipe première… « tout ça, c’est mon travail ». Et à l’issue de chaque match amical, sa femme et lui lavent les maillots, chez eux, « pour que ça coûte le moins possible au club ». « Nous, nous sommes des gens qui n’aimons pas gaspiller de l’argent. » C’est aussi Noël qui installe les panneaux noirs annonçant la prochaine réception au stade Damette que l’on peut voir à sept rond-points d’Hazebrouck… «Si je ne fais plus ça, que ferais-je au Sporting? », se demande-t-il avec humilité. S’arrêter ? Pas pour tout de suite. « Je dis toujours d’arrêter mais je n’arrive pas ! », rit-il. Chantal confirme : « il ne sait pas ! ».

526631_502637979789962_889723053_nIci, Noël avec les jeunes du SCH lors d’un stage de foot.

Sa relation avec le Sporting On l’a compris, Noël Dehongher ne peut vivre sans son foot. «Une semaine sans Sporting ? Non ! Comme dimanche après-midi quand on jouait contre Guînes (16 février, ndlr), je suis malheureux quand je ne suis pas là… », affirme le passionné, qui attend des SMS de spectateurs ou dirigeants pour le tenir informer du déroulement du match. Car il n’attend qu’une chose: la remontée. «On ne peut pas rester à ce niveau-là, ce n’est pas possible. La CFA2, c’était super ! Une ville comme Hazebrouck devrait être au moins là. On a vu des beaux matches, et vécu un voyage à Bastia! C’était super ! Quelle soirée on a passé là-bas ! », se souvient-il encore tout amusé. La descente en DH a été une de ses « grandes déceptions ». « Elle n’aurait jamais dû avoir lieu. Les descentes de DH et DHR m’ont fait beaucoup de mal. C’est malheureux… » Alors il compte fort sur ces jeunes de l’équipe première pour lui donner encore plein de bons moments, et des souvenirs plein la tête ; ces jeunes qui le surnomment «Nono ». Et ces jeunes, « Nono » les respecte. Et c’est réciproque. «je ne dis jamais rien sur eux, je ne critique jamais ! S’il y a quelque chose à dire, ça se passe le lundi soir, mais c’est jamais méchant. C’est comme si c’était mes enfants ! Ils m’adorent et moi je les aime bien aussi. » Alors le plus beau cadeau qu’ils pourraient lui faire, c’est de réaliser un de ses rêves. Ils lui doivent bien ça.

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ThomasPruvost

L’indicateur des Flandres.