SC Hazebrouck 1907 – Sporting Club Hazebrouckois

Dimanche, le Sportingclub d’Hazebrouck a terminé sa saison 2012-2013 par une victoire (la troisième) à Aire/Lys (2-4). Le président Jacques Claeys revient sur celle-ci, et nous évoque l’avenir du SCH.

Le Président Claeys (au premier plan) croit en un meilleur avenir.

Jacques, finir sur une victoire, ça fait du bien… « C’est sûr ! Ça donne une bonne note pour la préparation de la saison prochaine, et la satisfaction pour le staff, pour tout le monde… Il faut faire table rase du passé, et construire l’avenir. »

Qu’elle fut compliquée cette saison… « Je n’ai jamais connu une saison aussi compliquée. Je suis dans la direction depuis 1981, et si on fait additionne les 32 années passées, je ne pense pas qu’on arrive à la somme des tracas de cette saison-ci, c’est fou ! Elle a très mal commencé, on sait tous pourquoi… C’est le début de saison et la préparation qui ont fait qu’on a eu aucune chance… »

Une première année de présidence plus que marquante… « Ce n’est pas une réussite ! Je vais m’en souvenir. Il n’y avait pas beaucoup d’autres choses à faire. Le mal était là – il n’est pas arrivé – et il a fallu gérer. C’est tout. »

Une saison doublement « noire », avec la relégation de la réserve en Promotion de Ligue… « Tout à fait. Là aussi on a perdu beaucoup de garçons, partis pour avoir moins de pression et qui ont rompu leur engagement. Ce qui a laissé les autres dans la panade. »

Pensiez-vous vivre une telle année ? « Certainement pas ! Quand j’ai pris la présidence, mon souci était aussi le financement car le bilan était négatif avec un déficit de 28 000 euros ; il fallait assumer. Rien ne laissait prévoir ce désistement de Philippe Lemettre après trois journées de championnat et une élimination en Coupe de France. En plus, il y a eu un recrutement (plus offensif que défensif) souhaité et réalisé à 100% par Philippe ; cela ne s’était jamais produit. On pensait se préparer à une saison sportive éclatante… »

Comment avez-vous vécu son départ prématuré ? « J’ai été déçu, bien sûr. J’ai pris un coup au moral, je ne m’y attendais pas. Il avait ses raisons. Il a réalisé que son discours ne passait plus, que c’était peut-être l’année de trop… Il a pensé qu’il devait arrêter pour donner les meilleures chances au club. Dommage que ça ne se soit pas fait à l’intersaison, la donne aurait été autre et les difficultés n’auraient pas été les mêmes. Mais bon, si on savait tout à l’avance… »

Qu’est-ce qu’il a, selon vous, manqué pour se maintenir ? « Tout ce que l’on vient d’évoquer a causé des dégâts à terme, et entre les joueurs aussi. Le départ de Philippe a été commenté entre les joueurs, il y a eu des séquelles. L’arrivée de joueurs pour pallier le départ de certains, et retrouver des garçons après le recrutement clos, c’est difficile. Il fallait en trouver des non mutés, et forcément ils n’avaient pas la préparation physique adéquate. Puis, la trêve hivernale prolongée par la météo n’a rien arrangé non plus. On a connu comme jamais des blessures ! Il y a aussi probablement la qualité des joueurs, même si je pense qu’ils l’ont toujours, plus ou moins. Mais il faut une bonne préparation : il y a le physique, mais aussi le mental. C’est peut-être là où certains ont péché… »

Pensiez-vous vraiment que le maintien était possible ? « Tout à fait ! Tant que mathématiquement c’était possible. Il fallait laisser la confiance et la motivation aux joueurs. »

A partir de quand n’y avez-vous plu cru ? « Tant que c’était jouable, j’y croyais. J’avais des incertitudes, des appréhensions mais je pensais qu’on allait s’en sortir. J’avais du mal à accepter que le Sporting puisse descendre, notamment de DH. Ce n’était pas concevable… »

Encore du mal à accepter aujourd’hui ? « Non ! Il y a longtemps que je me suis dit qu’il fallait redynamiser le club, retravailler pour la saison prochaine, rebondir tout de suite ! Il y a des valeurs qu’on ne retrouvait plus, c’est vrai, mais les valeurs d’un groupe sont aussi fédérées par le groupe lui-même… Tout le monde doit savoir se remettre en question. Certains n’ont pas su faire leur autocritique. Il faut faire preuve d’humilité, et beaucoup d’entre eux se sont vu plus beaux qu’ils ne le sont. »

Un mot sur le travail de Fred Persoon… « Le président et un entraîneur, c’est un couple. Mais il faut qu’il y ait une harmonie, qu’on se comprenne, qu’on ait les mêmes valeurs. Et Fred Persoon correspond tout à fait au personnage que j’attendais, avec les vraies valeurs qu’il faut dans un club comme le nôtre et la politique des jeunes. On veut faire en sorte qu’ils arrivent à être les joueurs de demain au SCH. »

Et par rapport à sa mission de maintien, échoué… « Je ne l’ai pas vu arriver avec beaucoup de bagages, et ne l’ai pas vu prendre une baguette magique ! On a vu l’équipe changé. On a eu des défaites, qui se sont souvent jouées à un rien, à un manque de réalisme. »

Il sera donc le coach la saison prochaine… « Oui, à part entière. La descente ne change rien. On travaille depuis trois semaines pour la prochaine saison. » Avec quel objectif ? « Faire la meilleure saison possible ! (rires) Ne mettons pas la charrue avant les boeufs. On connaît les autres clubs touchés par la relégation en DHR (Armentières, Aire/Lys…), il est certain qu’ils vont tout faire pour rejoindre la DH. Dire que l’on va jouer la montée, ça serait présomptueux. Même si ce serait la meilleure des choses qui pourrait nous arriver… On fera tout pour regagner l’aura qu’on avait, et remettre le Sporting à sa place. Tous les joueurs sont conscients qu’ils ont eu une saison à rattraper. »

Disputer une remontée immédiate, en avez-vous les moyens humains et financiers ? « Les moyens humains, on les aura. Les moyens financiers, c’est une autre question… Il faut déjà finir la saison… » Le SCH aura-t-il les moyens de recruter pour jouer les premiers rôles ? « Pour moi, le meilleur recrutement est de garder les joueurs de qualité qu’on a ! On a peut-être pas gagné beaucoup de matches, on est peut-être descendu mais on n’est pas des chèvres ! Le recrutement, c’est repartir la saison prochaine et pas forcément recruter des joueurs de l’extérieur. Surtout dans l’état d’esprit et les vraies valeurs que l’on veut retrouver. »

Vous attendez-vous à une baisse de subvention de la Ville, dû à la descente ? « Non. Je suis confiant dans la politique de la Ville. Elle a bien maintenu la subvention du HBH71 qui est aussi descendu… C’est déjà très difficile pour un club de gérer une descente, et là, il faudra la digérer. Et si en plus, on coupe une partie des vivres qui servent au fonctionnement… Je suis persuadé qu’elle continuera à nous aider, et j’attends encore plus d’aide. Je suis conscient des difficultés actuelles, c’est pourquoi l’un de nos projets est de mettre nos éducateurs à disposition d’une partie de la population pour aider la Ville dans l’aménagement du temps scolaire. On est aidé, il est donc normal de rendre la pareille. »

Fred Persoon nous confiait le 9 juin que deux joueurs avaient signé au SCH… « Kevin Govaere (milieu défensif) a signé. Ex-joueur du SCH, il vient de Marquette. Le deuxième s’appelle Thomas Vankesbeulque (attaquant), vient d’Amiens Ac où il évoluait deux ans en U19 Nationaux. Jeune joueur, il a du talent, est posé, très mûr… »

Y en a-t-il d’autres ? « Il y aura le retour d’anciens joueurs comme Julien Andiano. C’est une très bonne nouvelle ! Je souhaitais qu’il revienne. En plus du joueur qu’il est sur le terrain, c’est un formidable garçon dans le vestiaire. On essaie aussi d’avoir Romain Clarisse ; normalement, ça va se faire. Et puis, j’aimerais bien avoir le troisième Bertheloot : Rémi. Il aimerait repartir dans un challenge sportif qu’est le nôtre. »

Votre assemblée générale se fera début septembre. Vous serez toujours à la tête du SCH à l’issue de celle-ci ? « Moi, je ne suis pas un rat (de l’expression, « quand le bateau coule, les rats quittent le navire », ndlr), je ne vais pas partir comme ça. Maintenant, si demain, quelqu’un se présente pour donner un peu plus de moyens, d’ambitions au club, je lui ouvre la porte de tout coeur et lui assure que je resterais une année pleine à travailler à ses côtés. J’ai toujours repris le terme de Jean-Pierre Vandevoorde : « nous devons être les garants du club ». Et je pense en être un. C’est dans cet état d’esprit-là que j’oeuvre aujourd’hui, et que je continuerai à le faire demain. »

(80% des joueurs A et B ont resigné.)


Thomas Pruvost

L’Indicateur de Flandres