SC Hazebrouck 1907 – Sporting Club Hazebrouckois

Ce n’était pas arrivé depuis au moins dix ans. Samedi, le Sporting-club Hazebrouck (SCH) s’est qualifié pour le septième tour de la Coupe de France en battant Le Touquet (0-1), qui évolue aussi en Division honneur. Le héros du match, Vasco Da Silva, a 26 ans. Le milieu défensif a inscrit le but de la victoire. Il raconte.

885605368_B976894774Z.1_20151025191124_000_GCM5FBF2D.1-0Vasco Da Silva, milieu défensif de 26 ans, marque rarement des buts. Mais celui de samedi soir, le club s’en souviendra.

« C’est l’état d’esprit Coupe de France »

Trois entraînements ont rythmé la semaine avant le match. Les joueurs de Frédéric Persoon étudient les deux schémas de jeu du Touquet et travaillent le pressing. « La clé a été de bien se préparer », glisse Vasco Da Silva avec l’espoir que le groupe sera mobilisé pour le championnat.
Le milieu sent alors un groupe déterminé et conscient qu’il ne va pas jouer un match comme les autres. « C’est l’état d’esprit Coupe de France », résume-t-il. C’est à part. »

« Ce sont des humains »

Samedi soir, au Touquet, avant d’entrer sur la pelouse, les joueurs échangent dans le vestiaire. « On s’est beaucoup parlés, on a mis l’accent sur la solidarité. » Le coach, le capitaine et les anciens prennent la parole.
Vasco Da Silva fait lui aussi passer son message. « J’ai dit qu’on devait se mettre la pression mais pas trop. Ce sont des humains, comme nous. »

« Ce n’est pas le plus beau but »

À la 22e minute, Vasco marque le but qui va permettre au SCH de l’emporter à l’extérieur. « Ce n’est pas le plus beau but, sourit le Lillois qui exerce la profession de commissionnaire de transport. Il y a un corner pour nous qui est repris de la tête. Le gardien adverse repousse la balle. Je n’ai plus personne au marquage, je suis au deuxième poteau, je la reprends du pied droit. » Un geste peu courant pour le héros du soir qui évolue au poste de milieu défensif.

« Une dédicace à Kaaris »

Vasco fête son but en équipe et effectue un mouvement des deux bras. « C’est une dédicace au rappeur Kaaris qu’on a avec Abder Zeroual (un autre joueur du SCH). »

« On avait des frissons »

Après le match, dans le vestiaire, les joueurs, les dirigeants, les supporteurs et les jeunes du club fêtent l’exploit. « On avait des frissons. Le sport permet d’avoir des sensations, des émotions. Quand on gagne, c’est tellement beau. » Vasco a déjà joué un huitième de finale de Coupe de France, face à Caen, quand il évoluait à Dunkerque. Il rêve maintenant de tomber face au RC Lens.

Un fidèle su SCH

Formé à Dunkerque, Vasco a rejoint le SCH il y a six ans, en compagnie de Romain Bacquaert, son meilleur ami. « Ce club, c’est une famille, témoigne-t-il. On se tutoie tous, on se connaît tous et on est proches du président. »
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« C’est la victoire de la solidarité car personne ne voulait perdre ce match »

En gagnant au Touquet, les Hazebrouckois ont confirmé qu’il fallait compter avec eux dans cette compétition. Tout au long de la rencontre, ils ont regardé droit dans les yeux leurs adversaires. Frédéric Persoon, leur entraîneur, confirme : « Les pronostics n’étaient pas en notre faveur. Peu de personnes nous croyaient capables de nous qualifier à l’extérieur et nous, nous savions que ce ne serait pas facile. On a eu du cœur, du courage, mais aussi de la lucidité dans la gestion de nos moments faibles lorsque le Touquet poussait pour égaliser. Mes garçons ont montré qu’ils avaient de l’orgueil, du mental, qu’ils sont de vrais compétiteurs. Ils ont fait preuve de caractère, c’est la victoire de la solidarité car personne ne voulait perdre ce match. »
Ce sont toutes ces valeurs qui ont permis au SCH de relever le nez et de se qualifier. « C’est exceptionnel de vivre ces moments, avoue le coach, que c’est bon de gagner devant nos supporteurs. On fait du foot pour vivre ces instants qui sont l’essence même du football amateur. »

Les supporteurs ont donné de la voix

Au stade Damette, les supporteurs donnent souvent de la voix avec parcimonie et sont souvent plus prompts à critiquer lors des défaites les décisions contraires du corps arbitral. Samedi soir, au Touquet, une soixantaine de Flamands n’ont cessé d’encourager leurs favoris.
Une initiative que l’on doit à Clément Bossaert, jeune éducateur du club : « J’ai proposé mes services au président pour organiser un déplacement en autocar. Un mélange de 50 personnes, bénévoles, dirigeants, supporters de longue date et jeunes joueurs ont répondu à mon invitation, sans compter au moins une quarantaine venus par leurs propres moyens. »
Si les deux équipes ont livré sur le terrain un duel assez équilibré, il n’en a pas été de même côté supporteurs, après l’ouverture du score. « Nous avons pris le dessus sur la tribune du Touquet, ce qui a été capital pour permettre à nos joueurs de tenir le score jusqu’à la fin du match. Dans les dernières minutes, debout, nous avons décuplé nos chants, notamment un si t’es fier d’être Hazebrouckois, tape dans tes mains. »
Le meilleur était à venir : « Nous avons rejoint, sitôt le coup de sifflet final, les joueurs dans les vestiaires et avons, comme contre Arras, fêté la victoire tous ensemble. Il y avait beaucoup d’émotions chez notre président et notre entraîneur, cela restera des moments inoubliables, gravés à jamais dans nos mémoires. »

La Voix du Nord